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Le mouton rebelle
2 mai 2009

Sous les pavés, l'Alpage, désobéissance dans les paturages

fco

La fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée maladie de la langue bleue ("Bluetongue" en anglais), est une maladie virale, transmise par des insectes vecteurs du type Culicoides (moucherons). 24 sérotypes viraux différents sont répertoriés dans le monde. Les espèces sensibles à la FCO sont les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages.

Cette maladie n’affecte pas l’homme et n’inspire donc aucune inquiétude ni pour la population, ni pour le consommateur.

Jusqu’en 1998, la FCO était considérée comme une maladie exotique avec une répartition tropicale. Elle a alors fait son apparition au Sud de l'Europe (Grèce, Italie, Espagne, Corse) où plusieurs sérotypes ont été identifiés (1, 2, 4, 9 et 16). Un nouveau sérotype, le séroype 8, est apparu en 2006 dans le Nord de l'Europe (Allemagne, Belgique, Pays-Bas et France continentale) et s’est en 2007 largement répandu sur le territoire communautaire. L’année 2007 a également vu l’apparition du sérotype 1 en France continentale.

Dans l’Union européenne, des zones réglementées sont mises en place autour des foyers confirmés.En France, la zone réglementée, dont la liste figure en annexe de l'arrêté du 21 août 2001 concerne :

  • la Corse (sérotypes 2, 4 et 16),

  • les départements d’Outre-Mer : Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion (sérotypes exotiques),

  • sur le continent (sérotypes 1 et 8), une soixantaine de départements.

« La fièvre catarrhale comme la fièvre aphteuse existe depuis la nuit des temps et n’a jamais fait disparaître les bovins »

Paul Polis

Pour en connaître les tenants et les aboutissants, écouter ou enregistrer ce témoignage (mp3 / 45 MO)

"L'affaire de la FCO" : l'émission "terre à terre" diffusée samedi 28 février sur France Culture. Ruth Stegassy, journaliste, a invité Yves Cornille, vétérinaire en région PACA, Paul Polis, vétérinaire au GIE Zone Verte et Pol Bologni, éleveur de moutons d'Ardèche ...

Dossier spécial F.C.O. sur le site GIE Zone Verte

Vaccin FCO-FCE contre la Fièvre Catarrhale Européenne :

une obligation absurde

Rappelons que la FCO est une maladie vectorielle, non contagieuse, non transmissible à l’homme, peu pathogène pour les sérotypes 1 et 8, entretenue par des réservoirs de culicoïdes (petits moucherons) multipliant dans la faune sauvage les répliques virales, rendant la maladie inéradicable. Qui plus est, l’apparition de nombreux sérotypes nouveaux (24) complexifie l’approche.

De nombreux éleveurs expriment leurs inquiétudes quant aux conséquences à court et long terme d’une obligation vaccinale à leurs yeux, mal préparée, mal évaluée, sous-efficiente et parfois dangereuse dans ses effets connus ou à venir sur les animaux dont ils ont la charge et qu’ils connaissent mieux que quiconque.  Ces éleveurs ont le souci permanent de respecter les équilibres naturels dans leurs élevages. Ils tentent par de nouvelles approches d’apporter une nourriture dépourvue de toxicité aux consommateurs soucieux de leur santé et de la santé de la planète. Cette tâche qui leur incombe nécessite une politique sanitaire à long terme dans laquelle les animaux acquièrent une résistance naturelle durable face aux maladies qui font évoluer les espèces depuis des millions d’années, à l’opposé de pratiques réductrices qui prétendent éradiquer tous les maux de la Terre. 

L’obligation de vacciner est un décret ministériel, ceux qui n’auront pas vacciné avant le 30 juin seront hors-la-loi donc, après contrôle, il y a menace de procès verbal, amendes, et obligation sous la contrainte des autorités. 

Pour le moment nous sommes dans une période d’intimidation (menaces sur les autorisations de transhumance, amendes disproportionnées…) de la part de l’administration pour qui l’objectif à atteindre est 80 % du cheptel (ovins et bovins) vacciné. Il faut savoir que le gouvernement verse une aide financière aux éleveurs qui vaccinent et que l’Europe participera également, à condition que cet objectif soit réalisé. Les laboratoires ne sont pas loin derrière tout ça : « On fabriquera le vaccin si vous le rendez obligatoire ! ». 

On ne sait pas aujourd’hui quelle sera l’intensité de la répression envers les mauvais élèves qui refusent de vacciner.

Un collectif régional de refus de l’obligation vaccinale s’est constitué avec des éleveurs qui ont vacciné ou non. Nous devons rester vigilants et solidaires pour défendre les éleveurs qui seront en position de désobéissance civile parce qu’ils considèrent leur choix légitime dans l’intérêt de l’agriculture et de la société toute entière. 

C’est la première fois que l’Etat oblige à vacciner pour une maladie non transmissible à l’homme. Il y a également désinsectisation obligatoire avec un produit qui tue aussi les abeilles, en cas de foyer de la maladie déclaré (Pour info : il y a aussi un traitement par insecticides obligatoire sur les vignes pour une maladie qui s’appelle la flavescence dorée).

Toutes ces mesures autoritaires sont très inquiétantes et vont toujours dans le sens d’une politique agricole destructrice et criminelle malgré les projets durables dont on nous abreuve à longueur de discours.

Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de cette affaire, il y aura sûrement besoin du soutien des consommateurs pour défendre le droit des éleveurs quant au choix qu’ils souhaitent apporter à leurs animaux. 

Francis Girard   (éleveur au Bounas)  20 mai 2009 Source

· Sachant que la bonne santé animale est le premier souci de l’éleveur,

· Dans la mesure où cette maladie n’est pas contagieuse, ni transmissible à l’homme,

· Considérant que l’éradication de la FCO est illusoire,

· Etant donné que son impact est limité sur la majorité des élevages,

· Sachant que la FCO est susceptible d’une excellente immunité naturelle,

· Vu que les vaccins occultent l’efficacité de l’immunité naturelle et rendent impossible la sélection résistante à la maladie,

· Compte tenu du coût exorbitant de cette campagne,

· Face à la multiplication des sérotypes présents,

L’ensemble des collectifs départementaux des éleveurs déclare une motion de refus à l’obligation de vacciner et demande :

La levée immédiate de l’obligation

L’arrêt immédiat du programme de désinsectisation

L’indemnisation des pertes dues à la vaccination et à la désinsectisation.

Des aides financières publiques pour accompagner ceux, qui ont besoin des médicaments, du suivi et des formations par des vétérinaires praticiens et chercheurs pour passer la période d’adaptation de leur troupeau aux virus

Des aides pour les analyses sérologiques au moment de la prophylaxie, au moins équivalentes à celles octroyées pour la vaccination,

Une reconnaissance des pratiques alternatives, qui encouragent l’immunité naturelle,

La modération dans les discours officiels concernant la FCO, qu’ils soient nationaux ou départementaux

- Que le gouvernement œuvre au sein l’Europe pour que la FCO soit classée différemment au sein des listes OIE, c’est-à-dire ne soit plus classée comme maladie hautement contagieuse, ce qu’elle n’est pas.

Dans les comptes-rendus des collectifs FCO au sujet de leur rencontre avec des représentants divers de l’administration départementale nous constatons des contradictions importantes en ce qui concerne les sanctions en cas de refus de vacciner. Nous vous prions donc de bien vouloir clarifier votre position à l’appui des textes. Nous nous opposons à toute forme de répression à l’encontre des éleveurs qui feraient le choix de ne pas vacciner sous la contrainte de l’obligation.

Contact : Coordination nationale des collectifs FCO contact@collectif.org

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